Histoire de l'Astrologie



 

Le phénomène humain doit être mesuré à l'échelle cosmique.

Theilhard de Chardin

 


Les origines Suméro - Babylonniennes

Il est difficile de remonter aux sources de l'astrologie. Bérose parlait de 490 000 ans, Pline et Cicéron de 480 000, Diodore de Sicile (1er siècle avant J- C) de 473 000 ans.
On situe les premières ziggourats " tour entre ciel et terre " au IV millénaire avant Jésus - Christ.
Chaque ville de Chaldée ou d'Assyrie avat plusieurs observatoires. Les prêtres y avaient une vie très retirée, comme dans un monastère. Il notaient les taches du soleil, les phases lunaires, les déplacements des astres et commencèrent à prévoir les éclipses. Les tablettes de Sargon d'Agadé révèlent qu'ils tiraient des présages des éclipses solaires. Ils étaient très habiles à prévoir les éclipses lunaires ; les vérifications astronomiques actuelles prouvent que certaines d'entre elles, les calculs s'avèrent juste à quelques minutes près.
C'est à Sargon l'Ancien (2750 avant J-C), roi d'Agadé, que l'on doit d'avoir résumé en 70 tablettes tous les résultats de la science astrologique de son temps. L'ouvrage, continué par ses successeurs, prit le nom de Namman-Bel. C'est probablement cette oeuvre, d'aprés Sénèque, que Bérose traduisit aux Grecs emerveillés par les connaissances chaldéennes.

C'est aux Suméro - Babyloniens que l'on doit des progrés dans la connaissance du zodiaque ; ils firent une première répartition des étoiles fixes dans le zodiaque, auxquels ils n'accordèrent d'abord qu'une largeur de 12° au lieu des 17° définis par la suite pour la ceinture zodiacale. De même, la division du zodiaque en 12° de 30° chacun n'apparaît que dans un texte de l'an 419 avant notre ère.
Pour les Suméro - Babyloniens, selon l'expression du Docteur Contenau, l'univers est un livre ; il suffit de savoir y lire.



L'Astrologie dans l'Egypte Antique

Prévoir la date de la crue du Nil était important pour les Egyptiens et ce fut un grand jour pour eux lorsqu'ils remarquèrent que l'inondation commençait dès que la lointaine étoile fixe Sirius apparaissait à l'horizon oriental en même temps que le soleil (phénomène dit "lever héliaque" de Sirius.
On estime que la fixation du calendrier égyptien remonte au moins à 2780 avant notre ère. Les égyptiens s'intéressèrent beaucoup moins aux planètes, à ces astres errants que les babyloniens appelaient les moutons du ciel, et qu'ils s'attachèrent surtout à ce qui semblait fixe dans les espaces sidéraux.

Par contre le Soleil, en raison de la régularité de son parcours, les fascina. Les grands prêtres d'Héliopolis, ville sacrée très ancienne, enseignaient que le Dieu solaire, Rê, apparaissait sous des aspects différents selon le déroulement de la journée, en analogie avec les 4 âges de l'homme.
Le Soleil du matin était figuré par un enfant, celui de midi par un adulte ou un faucon, le Solei couchant par un vieillard, et celui de minuit par la dépouille d'Osiris dans le monde souterrain.
L'année était divisée en 12 mois. Chaque mois se divisait à son tour en 3 périodes de 10 jours, ancêtres des décans utilisées encore dans l'astrologie populaire contemporaine. Leur plus ancienne représentation se trouve dans le tombeau de la Vème dynastie (vers - 2000).

Au moment de l'éxpédition de Bonaparte en Egypte en 1798, la découverte du zodiaque de Dendérah fit beaucoup de bruit dans les milieux scientifiques européens. Les archéologues crurent de bonne foi que ce zodiaque, sculpté au plafond d'un temple, datait sans doute d'une vingtaine de siècles. Or il n'en était rien, car il a été possible par la suite de prouver que ce zodiaque remontait en fait au début de notre ère.
Si les connaissances astronomiques, ésotériques, artistiques, techniques même, étaient sans soute très grandes, si leur croyance en l'après-mort aboutissait à une grande élévation de pensée - du moins en ce qui concerne l'astrologie qui prend en compte non seulement le zodiaque, mais les planètes et les maisons - les Egyptiens étaient certainement loin du niveau de connaissance des peuples qui se sont succédés en Mésopotamie et ce n'est qu'après ces derniers qu'ils ont eu accés à cette connaissance.


 

Le Vème siècle avant Jésus - Christ

Les historiens s'accordent à vanter les mérites du Vème siècle avant J-C. Ce fut le point culminant de la civilisation à laquelle l'Occident se réfère. Ce siècle de Périclès a vu les plus prestigieux artistes, Phidias, Praxitèle, les plus grands philosophes comme Socrate, Anaxagore, les auteurs comme Eschyle, Sophocle, Euripide, les débuts de l'histoire avec Hérodote, les progrès de la mèdecine avec Hippocrate.
D'autres contrées aussi ont bénéficié de ce pouvoir créateur. Sous d'autres longitudes, Bouddha (VIème siècle avant J-C) répandait aux Indes une doctrine de paix qui allait modifier le destin de centaines de millions d'êtres. En Chine c'était l'époque de Confucius (VIème siècle avant J-C) dont les idées ont persisté jusqu'à nos jours.
Dans la connaissance astrologique, de grands progrès se font jour. Dans les premiers siècles, à Sumer, l'astrologie n'avait encore qu'un zodiaque primitif, ne comportant pas les 12 signes que nous connaissons.
C'est au temps de Sargon l' Ancien que des tablettes cuneïformes nous apportent les noms de plusieurs des constellations que nous connaissons. Celle de Sagittaire serait l'une des plus anciennes. On connait un poème de Cleostrate de Ténédas (vers -520) dans lequel les divers signes sont décrits de façon très imagée. L'astrologie connaît alors de rapides progrés et les chercheurs bébéficient de données plus précises.
C'est avaec le venue d'Alexandre le Grand (384-322) que l'astrologie va prendre un tournant décisif. Devenu maître de la Grèce, Alexandre entre en Asie Mineure, écrase les Perses, pénètre en Egypte où il fonde Alexandrie, conquiert babylone, Suse, Persépolis et se dirige vers l'Inde, mais doit rebrousser chemin et meurt à l'âge de 33 ans en 323 avant J-C.
Mais il s'était entouré d'une cour de savants et de philosophes qui eurent de nombreux échanges avec leurs homologues des pays conquis. Parmi eux figuraient des astrologues, auxquels il avait d'ailleurs eu recours pour fonder sa nouvelle capitale, Alexandrie, le 16 avril à 13H 30 en 330 avant J-C.
Profitant de ce courant d'échanges, le prêtre-astrologue Babylonien Bérose, prêtre du dieu Mardouk, l'équivalent babylonien de Jupiter, vint s'installer dans l'île de Cos, en Mer Egée, afin d'y enseigner l'astrologie aux Grecs.


Rome

L'astrologie traversera les siècles en passant par Rome où de nombreux esclaves Grecs et Syriens, très cultivés se firent apprécier de leurs maîtres en leur enseignant l'astrologie. Par la suite, d'où ils vinssent, on appelait les astrologues "Les Chaldéens", ou encore, en raison, des calculs indispensables aux astrologues, "Les Mathématiciens". On assiste alors au triomphe de l'astrologie entre 30 av. J-C. et 100 après J.C. Cette période vit grandir la réputation d'un astrologue resté célèbre, Manilius, qui dédia son poème Astronomica à l'empreur Auguste.
Son oeuvre, rédigée sous une forme poètique pleinde vie , passe en revue toutes les connaissances de son temps dans ce domaine.
Bien que profondément convaincu de la vérité de l'astrologie, et croyant en la toute-puissance du destin imprimé par les astres, Tibère chassa de Rome en l'an 16 de notre ère tous les "Chaldéens", et interdisa la diffusion d'astrologie et la consultation astrologique.
Sous Néron, Rome finira par éprouver les effets de la décomposition des moeurs, l'astrologie était parvenue au maximum de son influence culturelle, mais elle ne sut se garder de la tentattion de l'argent. C'est une déviation qui réappraît encore aujourd'hui. Vulgarisé à l'extrème, elle n'appraît plus que comme une bonne aventure parfois sordide à laquelle se réfèrent avec délectation les détracteurs de l'astrologie.


 

L' Astrologie au Moyen-Age

C'est autour de l'an 1000 que l'on trouve trace d'une astrologie très simplifiée, fondée sur les textes de Firmicus Maternus et faisant une large place à l'influence lunaire. L'astralogie gréco-arabe qui florissait dans le bassin méditerranéen trouva son interprète en la personne du moine Gerbert d'Aurillac (338-1003) qui devait devenir archevêque de Reims puis pape sous le nom de Sylvestre II. L'astrologie avait suivi les Arabes dans leur conquête de l'Espagne. Ainsi l'astro qui avait pratiquement disparu en Europe après Charlemagne à la suite du fractionnement de son empire, effectuait un retour en force, surtout dans les milieux religieux, grâce au voisinage des Arabes, porteurs eux-même de la culture astrologique ptoléméene. On retiendra les grands noms d'Albert le Grand, l'Italien Thomas d'Aquin, le Français Vincent de beauvais et l'anglais Roger Bacon.
En Espagne, le roi Alphonse X de Castille mérita le surnom de "L'Astrologue". Il fit établir par l'astronome Juif Ibn Saïd les célèbres Tables Alphonsines. Ce qui ne l'empêcha pas de punir de mort les pratiquants de toute divination non basée sur des bases astronomiques et les envoûteurs. Citons encore Arnaud de Villeneuve, catalan, recteur de l'université de Montpellier (1235-1312) médecin, alchimiste et astrologue, il eût quelques démêlés avec l'Eglise, mais fut néanmoins appelé au chevet du pape Clément V. Le grand poète Dante Alighieri exprime dans la Divine Comédie sa croyance en l'astrologie, mais reste dans les limites tracées par l'Eglise.
En France, l'astrologie savante fut pratiquée à l'université de Paris à la Cour des Rois.

Gravure du XVième siècle

 

La Renaissance

L'historien de l'astrologie, Wilhelm Knappich situe de 1450 à 1650 l'âge d'or de l'astrologie. Cette période couvre la fin du Moyen-Age et le début des temps modernes. Citons Jérôme Cardan (1501-1576) médecin, mathématicien, philosophe qui publia quelques ouvrages astrologiques. Selon lui Dieu à tout soumis à la loi des nombres. Il pratiqua l'astrologie et publia son propre thème. Il dut se soumettre à l'Inquisition.
Bien que peu connu en son temps, le cardinal Nicolas Cusamus fut un pédecesseur, car il fut le premier à intreoduire dans l'étude du Cosmos une idée de relativité.
Citons encore Paracelse, Cornelius Agrippa (1486-1535) qui fut médecin, juriste philosophe et diplomate , qui fait une large place à l'astrologie dans sa philosophie occulte. On se souviendra bien évidemment de Copernic et de Kepler qui furent aussi de grands astrologues.



L'Astrologie au XXème siecle

Un ancien polytechnicien, Paul Choisnard (1867-1930), allait revêtir l'astrologie de la parure scientifique qui lui manquait encore. Cherchant un équilibre acceptable, il a voulu maintenir l'astrologie à égale distance d'urie pratique populaire superstitieuse tout comme des spéculations plus ou moins ésotériques qui écartaient d'elle les esprits logiques. II s'est inspiré dans son éthique des direcüves de saint Thomas d'Aquin, à qui il a consacré l'un de ses ouvrages. Son influence a été très positive dans la propagation d'une astrologie classique respectant les données astronomiques. II a été le premier contemporain à utiliser l'outil statistique pour apporter en astrologie les vérifications requises, mais celles dont il a usé sont maintenant périmées, les études de statistiques pures ayant fait des progrès considérables depuis les années 1920.
Dans la màme perspective se situent le colonel Caslant et Julevno, qui appliquent à la démarche astrologique l'outil mathématique ; puis Eudes Picard, Muchery, Maurice Privat, plus proches du grand public. Les ouvrages techniques ont trouvé de nombreux lecteurs. Entre 1910 et 1940, l'astrologie en France a formé son chemin.
Citons des astrologues de valeur, notamment Marc E. Jones, Germaine Holley, Charles Vouga, et actuellement Stephen Arroyo aux Etats Unis . Nous ferons une place spéciale à Dane Rudhyar,d'origine française né en 1895, établi aux U.S.A. en 1918. Musicien, psychologue, il a écrit à partir de 1936 de nombreux ouvrages ; son Astrologie Humaniste qui est l'objet de ce site, fut propagée en Europe par Alexandre Ruperti et inspirée des conceptions de C.G. Jung.

En Angleterre, après les pionniers du début siècle, Alan Leo, Sepharial et E.H. Bailey, il convient de saluer le rôle très positif joué par Charle Carter, président de l'Astrological Lodge de Londres, qui a publié de nombreux ouvrages sur l'astrologie mondiale, la psychologie, les "aspects" planétaires et joué un grand rôle dans l'enseignement avec la Faculty of Astrological Studies, avec Margaret Hone, Jeff Mayo. Quant au Canada, l'astrologie d'expression française s'est développée très rapidement dans le Québec, sous l'impulsion du Suisse Hirsig.
En Belgique, Gustave L. Brahy fonda dès 1926 l'Institut astrologique de Belgique. Spécialiste des questions financières, G.L. Brahy aappliqué les méthodes prévisionnelles de l'astrologie non seulement aux événements mondiaux, mais aussi aux questions financières et aux cours de la Bourse.

Pour achever ce tableau, il convient de ne pas omettre les noms bien connus d'Alexandre Volguine, fondateur des Cahiers Astrologiques en 1938, grand, spécialiste de l'astrologie traditionnelle à tendance ésotérique, de Claire Santagostini qui a donné une impulsion nouvelle à l'enseignement de l'astrologie, de J.P. Nicola, promoteur d'une astrologie axée sur les théories de Pavlov dite astrologie conditionnelle ainsi qu'André Barbault et aussi Christian Duchaussoy fondateur de l'astrologie dite "Astrologie Structurale". Et nous terminerons avec Samuel Djian qui, depuis 30 ans suit son parcours d'astrologue avec l'Astrologie Humaniste.