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C'est l'expérience infaillible de l'harmonie entre les évènements terrestres et les changements celestes qui a instruit et forgé malgré moi ma conviction. Johannes Kepler |
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L’Occident
étant entièrement basé, jusqu’à la Renaissance, sur les idées des Anciens,
la " Musique des Sphères" nourrit donc notre subconscient collectif.
Diverses théories établissant des correspondances entre telle et telle
note ont, de tous temps existé avec toute une variété d’associations,
de fantaisies et de divergences. Rechercher l’harmonie du Monde et vouloir attacher des notes aux planètes revient comme une constante dans l’histoire des civilisations. Dans son ouvrage " Harmonia Mundi " d’inspiration pythagoricienne, publié en 1619, Kepler propose des gammes planétaires. |
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1ère
Tétracorde |
2ème
téracorde |
Ré |
Do |
Sib |
La |
Sol |
Fa |
Mi |
Lune |
Mercure |
Vénus |
Soleil |
Mars |
Jupiter |
Saturne |
Pilier | Pilier |
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"Chaque planète décrit autour
du Soleil une orbite elliptique dont le Soleil occupe l'un des foyers". Deuxième loi ou loi des aires (1618) «Le rayon vecteur qui joint la planète
au Soleil balaye des aires égales en des durées égales » Troisième loi «Si A est le demi grand axe de l'orbite
relative de la planète par rapport au Soleil et T sa période, AB / T2
est une constante pour l'ensemble des planètes du système solaire.» En fonction de la deuxième des lois de Kepler, l'astre va donc se déplacer plus lentement à l'aphélie qu'au périhélie. Le parti pris de Kepler est de considérer
qu'à un déplacement rapide correspond un son aigu, et qu'à un déplacement
lent correspond un son grave. c) Exposé des principes et des réalisations de Kepler à propos des gammes planétaires Grâce à sa troisième loi, Kepler peut déterminer la distance des planètes en Unités Astronomiques.
Pour Kepler, deux paramètres vont entrer en ligne de compte pour établir "sa" musique des sphères : - la vitesse orbitale ; - le rapport entre la vitesse au périhélie et la vitesse à l'aphélie (deuxième loi, dite "des aires"), fonction de l'excentricité. 1 - La vitesse orbitale Pour Jupiter, il attribue la même
note de départ, mais en changeant la clé (à cette époque, les clés se
plaçaient n'importe où sur la portée). Il passe d'une clé de Fa 4e à une
clé de Fa 5e. Or il serait normal, selon la logique adoptée par Kepler,
que la note de départ pour Jupiter soit de fréquence plus élevée que celle
de Saturne, puisque Jupiter se déplace plus vite que Saturne (année de
29 ans et demi terrestres pour Saturne et de 11,8 ans pour Jupiter). - Mars, avec son année de 1, 8 année terrestre, démarre sur le Fa de notre actuelle clé de Fa (il utilise la clé d'Ut 4e) : - La Terre démarre sur le Sol de la clé de Sol, (en clé de Sol 30) : - Vénus, 0, 615 année terrestre, démarre
sur le Mi au dessus du Sol de la clé de Sol : Ceci posé, Kepler va ensuite appliquer la différence de vitesses des planètes à leurs aphélies et périhélies respectifs. 2 - L'excentricité : Par le patrimoine de l'Antiquité, - Ptolémée et ses successeurs dont Copernic - il connaît la vitesse de chaque planète à leurs périhélies et à leurs aphélies. Ce qui donne ce tableau.
Etablissant ensuite le rapport entre ces deux vitesses, (simplifié à la fraction la plus simple), il obtient un rapport qu’il assimile aux intervalles pythagoriciens. Ce rapport donne l’ambitus sonore
de la planète et est forcément fonction de l’excentricité (puisque plus
l’excentricité est grande, plus la différence des vitesses – aphéliques
et périhéliques - est grande). Ce qui donne le tableau suivant en minutes
et secondes de degré par jour :
Cette théorie de Kepler souffre cependant de deux défauts essentiels : 1) Tout d’abord les planètes n'émettent aucun son. 2) Partir du principe acoustique qui établit une relation entre son et distance revient à as-similer les planètes aux harmoniques de la plus lente d'entre elles, Saturne en l'occurrence, ce qui est tout de même paradoxal (et c'est même Pluton, inconnue de Kepler, qui devrait être prise comme fondamentale), alors que le bon sens semblerait dire, à priori, qu'il faudrait partir du Soleil, et c'est d'ailleurs du Soleil qu'est parti Kepler pour faire ses calculs. Peu de temps après lui, viendra Newton,
astronome et alchimiste, qui fera prendre conscience de la gravitation
universelle, c'est-à-dire de l'influence du Soleil sur les planètes et
de celles que les planètes exercent entre elles.
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DE L’HARMONIE DES SPHÈRES À LA RADIOASTRONOMIE Toutes
ces théories reposent sur les prémisses que le son des planètes parviendrait
jusqu'à nous. Or, le vide ne transmet aucune vibration acoustique. C'est
la "suprême erreur" des Anciens d'avoir appliqué les lois de
l'acoustique à l'espace. Car de même qu'une sonnette devient silencieuse
tandis qu'on fait le vide dans la chambre qui l'héberge, de même l'espace
in-terplanétaire ne saurait transmettre aucune vibration acoustique. D'abord
les planètes ne font aucun bruit, ensuite ce bruit n'aurait aucun support. |
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Les radios sources "
J'ai déjà entendu parler dans des émissions scientifiques, de bruits venant
du cosmos. Le son semble donc se propager." Ici apparaît la confusion.
Cette phrase témoigne assez bien d'une méconnaissance de l'univers et
des lois physiques. Au-delà du violet, existent l'ultraviolet,
les rayons X, les rayons gamma et les rayons cosmiques ; en deçà du rouge,
rayonne l'infrarouge et en deçà de l'infrarouge, ce sont les ondes radio. Ondes électromagnétiques et ondes acoustiques sont certes deux ondes, mais l'une est générée par l'ébranlement de son support (solide, liquide ou gazeux) : c'est l'onde sonore, qui se déplace à environ 300 mètres par seconde. L'autre est une onde électro-magnétique, c'est-à-dire une onde électrique et magnétique qui n'a pas besoin d'autre support qu'elle même, et qui se transmet à la vitesse de la lumière, c'est-à-dire environ 300 000 km par seconde. Le ciel rayonne dans toutes les longueurs
d'ondes, et en conséquence nous envoie des ondes radio. Le Soleil et les
planètes géantes rayonnent en radio, ainsi que certaines étoiles particulières.
Ces ondes radio ne sont évidemment pas audibles. Les enregistrements qu'on
peut entendre sont adaptés, tout comme le sont les ondes de nos chaînes
de radios, ensuite au-dibles dans des haut-parleurs, grâce au récepteur. Plusieurs précisions sont cependant à apporter : 1) Les planètes géantes sont tempétueuses ; il y a du bruit dans leur atmosphère. Ce bruit, pour la raison dite, ne peut nous parvenir. 2) Les planètes géantes nous envoient des ondes radio qu'on sait recevoir et qu'on peut écouter ou voir (comme des signaux sinu-soïdaux), en les adaptant aux basses fréquences. C'est par la radioastronomie qu'on peut "entendre" assez facilement des orages magnétiques sur le Soleil et sur Jupiter, les quasars et les pulsars. Les pulsars ont été découverts en 1967 par Jocelyn Bell et Antony Hewish à Cambridge. Les pulsars Les pulsars, particulièrement intéressants
pour le sujet qui est le nôtre, sont des résidus d'étoiles très massives
qui tournent sur elles-mêmes en émettant un phare radio que la Terre reçoit
si elle est dans la bonne direction. Ce qu'on entend alors est la transposition
sonore d'une onde radio, assimilable à des fréquences acoustiques qu'on
pourrait jouer au clavier. L'alternance de signaux forts et de signaux
faibles est la preuve d'une ryth-mique cosmique naturelle. Chacun des
deux pôles du pulsar envoie un rayonnement radio d'intensité différente. On peut bien sûr penser qu'il est
réducteur de ramener nos douze demi-tons sur le terrain sonore, vierge,
que nous offrent les pulsars. Bien sûr, il y a, dans le cosmos connu,
une infinité de pulsars qui, adaptés en sons, donneraient tous des notes
différentes. On peut penser que le cluster qui en résulterait couvrirait
une grande partie, voir la totalité, de la bande sonore audible. Les réalisations musicales contemporaines actuelles, parfois incompréhensibles pour les oreilles "classiques", ne sont-elles pas des tentatives, des recherches, pour reproduire ces vibrations cosmiques qui nous viennent du ciel ? Mais peut-être la musique des sphères est-elle autre chose que le simple fait de capter les ondes qui nous viennent de l'espace ? Dans ce cas, il faudrait changer l'échelle de notre point de vue et la fréquence de notre compréhension pour nous transposer dans le monde de la symbolique. |